lundi 3 septembre 2012

Aventure Taghia



Taghia est un village situé à quelques kilomètres de Zaouîat Ahensal dans la région d'Azilal. Cette petite terre d'aventure est accessible à pieds uniquement. Pour atteindre Taghia depuis Casablanca, nous sommes passés par Imin'Ifri et Bine el ouidane.

Premier jour

Arrivés tard à Imin'fri depuis Casablanca, nous avons passé la nuit à l'auberge Aghbalo. Le lendemain après un bon petit déjeuner nous sommes partis à la découverte de ce petit coin de paradis. Imin'fri signifie en berbère "entrée de grotte", ce nom est du à la présence du célèbre pont naturel d’Imnrifi, où l’oued M’haceur a creusé des entailles dans la roche formant ainsi une magnifique arche de 30 mètres de hauteur.





A coté de la grotte, on retrouve le site d’Iouaridène qui se distingue par la présence de célèbres traces de pas de dinosaures sauropodes (l’espèce la plus imposante de dinosaures herbivores ayant vécu sur terre il y a près de 200 millions d’années) et de théropodes (une espèce carnivore qui se tenait sur ses pattes arrières et qui était de la famille de dinosaures la plus répandue il y a 185 millions d’années)



On quitte Imin'fri, destination bine el ouidane, une des meilleures zones à visiter pour les amateurs de relaxation et de détente. Situé dans la province d'Azilal à 90km d'Imin'ifri, bine el ouidane est un barrage alimenté dans sa partie sud par les eaux de l'assif Ahanesal et, à l'Est, par celles de l'oued El Abid. Il possède une superficie de 3740 hectares pour une profondeur maximum de 120 mètres






Après un déjeuner sur place, on se dirige vers Zaouiat Ahensal. On entame un trajet au milieu d’un massif montagneux dépassant les 3000m d’altitude. Sur la route, on retrouve des paysages typiques du Haut Atlas central marocain.






C’est aussi l’occasion de croiser ces belles chèvres noires du haut Atlas


Sans oublier ces femmes dont le quotidien est une lutte permanente contre les difficultés d’une nature des fois sans merci


On arrive à Zaouiat Ahensal en fin de journée. Un beau village calme et gâté par la nature avec ses belles rivières qui le traversent. Ses constructions en pierre y rajoutent un coté apaisant. Nous y passerons la nuit dans un gîte qui nous a été recommandé par un habitant du village.








Au diner nous avons eu droit à un bon Tagine spécialité locale




Deuxième jour

Tôt le matin nous commencions notre préparation pour la randonnée destination Taghia, à commencer par un petit déjeuner un peu ... insolite


La première partie de la randonnée était sans difficulté technique, de bonnes chaussures devraient faire l’affaire, mais notre guide, jeune habitant du village qui connait par cœur la région et qui a l’habitude de marcher dans ses montagnes, s'est lui contenté de simples sandales, respects !.


Le paysage fut agréable avec toutes ces sources d’eau qui donnaient un charme assez particulier au trajet









Après 4h de marche, on pause nos tentes ( portées par des mules qui suivaient un chemin parallèle au nôtre ), on en profite pour déjeuner et préparer la deuxième partie du périple vers le canyon de Taghia.




En l'absence d'un balisage et de repères, le chemin peut devenir périlleux. On peut facilement se perdre dans l'immensité du paysage, mieux vaux suivre les conseils d'un guide averti de la région. Sur le chemin on traverse le pont berbère, un pont fabriqué par les habitants du coin avec un talent qui nous a laissé sans voix


Après 2h de marche en plein milieu de blocs rocheux, de courtes échelles coincées dans des falaises, nous voilà arrivés au canyon Apache de Taghia, une des voies les plus convoitée de Taghia. Réputé pour son niveau abordable, ce canyon peut s'avérer vite dangereux quand on soushéstime sa difficulté. D'après les informations qui nous ont été fournies, il nous fallait 3h pour faire la descente du canyon, mais il y'avait un détail qu'on a loupé : il faut 3h par groupe de deux à trois personnes. Comme on était partis avec un groupe de 9 personnes, nous en avions payé le prix, et encore ce ne fut pas tout comme erreurs :)















Au niveau du canyon Apache, l'équipement est bon mais en général usé ou arraché par les habitants qui n'en connaissent pas l'utilité pour d'autres finalités. Nous n'avons pris qu'une corde et quelques dégaines avec nous, qui n'ont pas servi à nous débloquer au niveau de certains passages





Nous continuions la descente du canyon qui a pris plus de temps que prévu, normal vu notre nombre. Le soleil commençait à disparaître et l'eau devenait de plus en plus froide, et en l'absence de combines, ça commençait à devenir insupportable.


La nuit est tombée alors qu'on n'était pas arrivés au bout du canyon. En l'absence de nourriture et de moyen pour se réchauffer, on était obligés d'abandonner la descente du canyon et prendre un autre chemin pour rentrer. Un grand moment de solitude ou nous étions à bout de notre énergie. La peur et la fatigue commençaient à faire leurs effets, nous rangions les appareils photos et tout le matériel, et décidions de grimper la montagne en plein nuit pour atteindre la sortie. C'est Said notre guide qui nous a indiqué une sortie par la montagne, mais il fallait avoir les nerfs et le mental bien solides pour accepter cette proposition. Les roches étaient instables sur certains passages, on n'avait que trois torches qui nous servaient pour éclairer le chemin, il était 20h du soir. On a du traverser une dalle raide de 20m de hauteur par rapport au sol et qui nous laissait que quelques centimètres pour passer de l'autre coté. On tremblait de froids avec nos tee-shirt et on n’était pas sûrs que nous fussions sur le bon chemin, avec l’impossibilité de faire marche-arrière. Il nous a fallut 6h de marche en plein nuit au milieu des montagnes pour atteindre les tentes. Nous arrivions finalement à l’endroit ou nous avions posé nos tentes vers 1h du matin, fatigués, épuisés mais contents d’être rentrés en un seul morceau 





Troisième jour

Après cette aventure ou nous avions failli crever, nous abandonnions l'idée de faire de l'escalade le troisième jour. Nous décidions alors de ranger les tentes et rejoindre le gîte



On quitte alors Taghia après tant de sensations fortes et d'émotions, mais déterminés à y retourner bien préparés à ses surprises et ses challenges



Rendez-vous dans une prochaine aventure